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BPCO, une maladie qui frappe de plus en plus de femmes fumeuses

16 novembre 2017

De plus en plus de fumeurs sont des fumeuses, il n'est alors pas étonnant de constater que les maladies respiratoires associées au tabac touchent de plus en plus de femmes. C'est le cas de la BPCO.

À l'occasion du Moi(s) sans tabac et alors que la journée mondiale contre la BPCO tombait le 15 novembre, un tour de la question s'impose.

LES FEMMES ET LA BPCO

Il y a 20 ans, la proportion des femmes atteintes de la maladie était d'environ 20%. Elle est aujourd'hui de 40% en France. Et le nombre de femme atteintes de BPCO augmente de manière constante chaque année, battant ainsi en brèche l'idée selon laquelle la BPCO est une maladie réservée aux fumeurs d'âge mûr. Mais pour le moment, difficile d'avoir des données plus précises sur le sujet, les femmes étant sous représentées dans les études cliniques.

Les études existantes montrent pourtant que l'évolution de la maladie est plus rapide chez les femmes que chez les hommes et que la mortalité est plus élevée lorsqu'une femme est touchée. Notamment parce que les femmes sont plus sensibles aux sources d'exposition de la BPCO. Il en va ainsi pour le tabac : les femmes ont une susceptibilité supérieure à ce toxique*.

LES SIGNES QUI DOIVENT ALERTER

Selon l’étude clinique Vitalité*, qui établit des comparaisons des symptômes de la BPCO selon le sexe, à tabagisme et sévérité de la BPCO égal, les symptômes sont plus importants chez la femme. Et cela, qu’il s’agisse de toux, de dyspnée ou d’expectorations. Les femmes ont également une qualité de vie plus altérée que les hommes et elles sont plus jeunes que les hommes atteints de BPCO.

Les comorbidités doivent également être recherchées, comme l’ostéoporose, mais pas seulement : « la BPCO a un retentissement psychologique majeur chez les femmes » explique le Dr Anne Prudhomme, pneumologue et co-responsable du Groupe de Femme de la SPLF.

LES CHIFFRES À LA RÉUNION

À la Réunion, les hommes sont toujours plus diagnostiqués que les femmes. Parmi les 115 nouvelles admissions en Affection de longue durée pour BPCO chaque année (sur la période 2012-2014), près des trois quarts de ces admissions concernent des hommes**. À noter également, le taux régional d'admission en affection longue durée pour BPCO est inférieur à la Métropole pour les femmes, mais légèrement supérieur pour les hommes.

LES MESSAGES À RETENIR

Pour le professeur Nicolas Roche, pneumologue à l'Hôpital Cochin et spécialiste de la BPCO, il y a trois messages essentiels à passer :

  • Ce n'est pas parce que quelqu'un qui a des symptômes respiratoires est une femme qu'il n'a pas de BPCO
  • Lorsqu'elle fume autant de cigarettes qu'un homme, une femme a au moins autant de risque de développer une BPCO
  • Une femme atteinte de BPCO risque d'en souffrir plus qu'un homme, au sens clinique du terme

La BPCO, on n’a pas fini d'en parler : avec 17 500 morts par an, la BPCO sera en 2030 la troisième cause de mortalité dans le monde.

Sources

* Dossier de presse Fédération Française de Pneumologie et Fondation du Souffle

**Tableau de bord de l'Observatoire Régional de la Santé Océan Indien

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La Fondation du Souffle